Nous sommes des êtres de lien, d’émotions et ce bien avant notre naissance.
Nous avons tous une capacité empathique à notre naissance car nous développons les neurones nécessaires pour acquérir cette attitude.
Pour autant tous les enfants ne la développeront pas.
Comme le dit le célèbre neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, un enfant privé de lien émotionnel et d’attachement sécure sera en incapacité de développer cette attitude comme un enfant qui en aurait reçu. Il ne s’agit en aucun cas de faire culpabiliser les parents, bien au contraire chacun fait du mieux qu’il peut avec sa propre histoire. La bonne nouvelle est qu’il est toujours temps d’améliorer et de faire développer le système empathique de nos chers enfants.
Et puis d’abord, c’est quoi l’empathie ?
C’est lorsque nous sommes capables de comprendre l’autre, de rentrer dans son monde sans jugement et de manière bienveillante. C’est tenter de comprendre ce qu’il ressent en essayant de se mettre à sa place et non pas pour prendre sa place. Au delà de notre pouvoir empathique, il est tout aussi important de rester présent à soi même pour éviter de se laisser envahir par les émotions d’autrui et de jouer un rôle de sauveur qui est loin d’être bénéfique. Et puis bien sûr, c’est d’une certaine manière endiguer la violence dans les cours de récréation, le harcèlement est fréquent et peut parfois avoir des conséquences dramatiques.
En tant qu’adultes nous avons aussi des responsabilités à tenir pour améliorer cela et faire que nos enfants se sentent en sécurité là où ils évoluent.
Comment la développer chez nos enfants ?
1/ En changeant nos croyances de base, seul je peux faire certaines choses et en même temps j’ai aussi besoin des autres. Montrer et enseigner que la collectivité est importante.
- Il est important que la relation soit « gagnant-gagnant », pour que chacun s’y retrouve
- Légitimer toutes les émotions quelle qu’elles soient, elles ont toutes leurs places et quelque chose à nous apprendre
- Sortons de nos interprétations
2/ En restaurant le lien et l’attachement sécure, nos enfants ont un besoin de sécurité, en interne et en externe. Ceci aura pour conséquence de favoriser la production d’ocytocine, l’hormone anti stress. Donner du soin, du « care giving », par de l’échange, de la communication, des regards affectueux, des gestes attentifs, des sourires, des jeux, de la chaleur et tout un tas d’autres choses. Les neurosciences montrent aujourd’hui que tout ceci est important dans le bon développement de nos enfants et ce dès la naissance. En tant que parents, nous avons la responsabilité de réconforter, calmer nos enfants. De fonctionner un peu comme un pare-excitation lorsqu’ils vivent des émotions trop intenses. Il est primordial d’être dans la capacité de contenir nos enfants sans se sentir nous mêmes envahit émotionnellement. Et il est tout aussi important en cas de détresse émotionnelle de demander une aide extérieure.
Il est démontré aujourd’hui, grâce à l’avancée des sciences, qu’un enfant ne cherche pas à manipuler l’adulte en le testant. Il cherche juste à exprimer une émotion qu’il est en incapacité de gérer, son cerveau est trop immature pour cela. Notre langage non verbal et notre capacité à l’envelopper feront qu’une fois calmé, l’enfant aura plus de facilité à s’exprimer, par du verbal ou du non verbal. Il n’y a pas d’âge pour s’exprimer ! Nous avons le pouvoir de nous connecter à eux.
3/ Aider nos enfants à identifier leurs émotions ainsi que celles des autres. Aujourd’hui il existe plusieurs jeux qui permettent cela. Normaliser les émotions aide à les identifier. ils ont aussi le droit autant que nous adultes de sentir, ressentir leurs émotions. La différence est qu’ils auront plus de mal à les exprimer. Invitez les tout en s’amusant à reconnaitre les émotions de leurs copains ou de votre famille, peut être même à travers des magazines. Prêtez vous au jeu de façon ludique, les enfants apprennent plus vite et mieux.
4/ Aider les enfants à se projeter dans la situation de l’autre. « Et toi comment tu vois cette situation, comment tu te sentirais si …, Qu’en apprends tu …. »
5/ Communiquer, communiquer, et communiquer encore. Etre responsable de sa communication, c’est s’exprimer avec un « je », être clair et précis dans nos questions, nos demandes, il en va de la même manière lorsque les enfants s’expriment, les inviter à être clair et précis tout en reformulant leurs propos.
6/ Favoriser les relations solidaires, équitables, harmonieuses, chacun a droit à la différence. Jouer avec les valeurs, les vôtres, les leurs. Introduisez les notions de « respect, d’égalité, de sécurité, de confiance, de responsabilité, d’équité etc…. »
7/ Savoir reconnaître l’erreur, l’échec comme de nouvelles opportunités de recommencer ! Stimulation et encouragement.
La Sophrologie, la PNL, permettront aussi d’aider les enfants à développer cette capacité empathique vis à vis d’autrui. Parfois une aide extérieure peut être utile pour remettre du lien et sortir de situations complexes.